Tête en l’air

Contre l’amour à l’envers,
J’ai qu’une solution judicieuse :
Ce sont tous mes revers.
Même si c’est une tendance fâcheuse,
Je la préfère à ces charlatans
Se nourrissant de toi, de ton argent.

Tu peux me traiter de tête en l’air,
Si je vais tomber de haut,
J’espère être rattrapé par ta chair.
Rattrape-moi avant que je sois KO.

Si je rencontre un gentil génie,
Je lui demanderais un passé.
Je t’embêterai toute ma vie,
Je deviendrai un fantôme aimé,
Je t’aimerai quand même à vie.
Tes rêves seront mes amis.

Tu peux me traiter de tête en l’air,
Si je vais tomber de haut,
J’espère être rattrapé par ta chair.
Rattrape-moi avant que je sois KO.

Finis les amours de passage,
Même s’il faut que je sois sage.
L’amour c’est comme du blé
Qu’on sème et qu’on va récolter.
De ton parfum je ne garde rien
Que l’ivresse de tes reins.

Tomber 7 fois

A chaque fois, j’y laisse un bout d’âme.
Ça me déchire les entrailles avec les dents.
A chaque fois, je vois d’agiter une lame
Qui emporte une part sans précédent.

Aimer donne le sentiment fou de renaître
Tel le Phoenix, comme dans un jour éternel.
Mais quand la nuit revient prendre mon être,
Je voudrais me cacher de ce destin criminel

Qui veut encore une fois me dépecer là.
Je ne veux plus tomber une septième fois
Car je vais y laisser plus que moi cette fois.

Je voudrais ne plus tomber, être le plat
De résistance de cette nature immuable
Qui nous détruit pour se mettre à table.

La veuve folle

Habillée en noir,
Se souvenant du dernier soir
Avec son mari
Et sa meilleure amie.
Fidèle toute sa vie
A celui qu’elle a hait
Autant qu’elle-même
Et sans un «je t’aime »,
Elle le regarde sans son âme
Et ne verse aucune larme.

C’est la veuve folle
Dont tout s’envole
Même son âme
Et la jeune femme
Qu’elle ne sera plus
A cause de ce mordu.

Le cortège est si triste
Et si longue est la piste !
Elle est devant
Et en attendant
D’arriver au cimetière,
Elle se rappelle Pierre
Le défunt. Vieux fou,
Tu étais son époux,
Elle s’est vengée de toi,
Elle en a le droit.

C’est la veuve folle
Dont tout s’envole
Même son âme
Et la jeune femme
Qu’elle ne sera plus

A cause de ce mordu.

Qu’arrive-t-il à cette femme
Qui a épousé cet infâme ?
Que cache ce voile noir ?
Une triste femme
Qui se perd dans un couloir
Qui est celui de son âme.
Tout le monde sait qu’elle
S’en fiche de son mari
Et que si elle semble belle
De l’extérieur, elle est finie.

Mon cœur comme le tien

Mon cœur comme le tien
Bat et se débat
Sur ce fil qui nous maintient
Dans ce combat
Qui ne connait pas de raison.
Baisse tes yeux,
Le sol comme seul horizon.
Je te dis Adieu.

Mon cœur comme le tien
Bat la chamade
Dans ce huis-clos contraint
Car il ne s’évade
Pas de nos corps paralysé.
Baisse tes yeux
Sur ton mensonge mal aisé.
Je te dis Adieu.

Mon cœur comme le tien
Veut exploser
Car plus rien ne le retient
Après avoir osé
Ces paroles très déplacées.
Baisse les yeux
Sur notre amour dépassé.
Je te dis Adieu

Rien que toi

Je suis devenu l’accroc que tu vois,
Un accroc à ton célibat,
Un anicroche sur ton chemin,
Une vie qui s’accroche à ta main.

Je ne te quitte plus des yeux,
De peur que tu n’ailles au mieux,
Mieux que moi, nouveau né
Dans ton univers animé.

J’ai le cœur à la chamade,
Agissant comme un malade,
Qui se chamaille à ma raison
En attendant une guérison.

Dans mon monde il n’y a
Plus que toi,
Rien que toi
Et, ça va de soi,
Tous les émois
Et pas que de joie.
Dans mon monde il n’y a
Rien que toi.

Mes mains ne veulent te lâcher
Dans la nature quitte à fâcher
Ta liberté. Elles caressent
L’espoir de te tenir en laisse.

Mon cœur bat sans relâche
De peur qu’il ne se lâche.
Ma raison est bien trop fragile
Et se laisse aller, docile.

Mon univers

Rond
Comme la Terre
Qui tourne encore en rond
Autour de toi, mon astre de lumière.
Je vis pour toi mon soleil sans équivalent, sans pareil,
Ma fille que rien ne perturbe jamais dans sa volonté forgée de m’aimer
Comme il se doit. Tes mots et tes gestes d’amour qui toujours m’émerveillent.
Tes yeux me donnent une énergie que j’accumule et rend sans pouvoir me lasser.
Je te donne tout de moi dans ce monde qui, de ma Lune, est un très imposant exil.
J’essuie tes larmes comme je nettoie tes plaies car je ne peux pas les supporter.
Elles me bouleversent ridiculement lorsque je vois leur incroyable futilité.
Et j’accours pour t’apaiser pour combler l’ensemble de tes vanités.
Je tente de te faire rire pour voir ton immense sourire
Qui émerveille mes journées. Ton âme brille
Dans ma mémoire. Je vis le pire
Et le meilleur pour ma fille.
Mon cœur pour toi.
Ton papa.

Le jardin d’Aphrodite

Je viens d’un chemin boueux esseulé,
Mes pieds sales continuent la route
Alors que la tête est emplie de doutes,
Voulant s’arrêter au lieu de s’entêter.

Le chemin est mal aisé mais mes pieds
Avancent dans leur sillon et portent
Mon être en avant. Ils font en sorte
De m’enfermer dans ce doux bourbier.

Mes yeux se sont posés innocemment
Sur ce jardin coloré et le mouvement
Automatique a dévié vers cet aimant,
Vers un jardin où vivent les amants.

Le soleil donne de belles couleurs
A ce jardin aux charmes enchanteurs
Où toute la nature chante en chœur
Dans ma tête qui sent le bonheur.

Je sais, c’est niais, mais je sens naître
Un sentiment nouveau, ou renaître
Ce sentiment de plénitude, ou être
A nouveau vivant en toute lettre.

Amour tortueux comme l’olivier
Sous lequel je me repose, vivier
De mon énergie. Mon destin lié
Libère enfin mon cœur qui a plié.

Je vois alors ce sureau plongeant
Racine dans l’eau d’une rivière
Et m’approche innocemment
Et finit par tomber telle une pierre.

Bizarrement, je me sens si bien !
J’avance dans ce milieu nouveau.
Je sens le regard d’un dauphin.
Il se connecte à mon cerveau.

Je le suis comme je suis le courant,
Entre fièvre et frisson qui cours
Dans mes veines et se répand
Tel un puissant courant d’amour.

Il s’amuse et sourit de cet instant.
Il m’amène loin, je glisse aisément
Jusqu’à retrouver terre un temps
Puis y retourner vivre le moment.

Le plongeon

Fermer les yeux aide.
L’espace se dissout en volute.
Mon corps au vertige cède.
Mon esprit toujours lutte.

Passé la claque dans le dos,
La sensation est très douce,
Mon corps est submergé d’eau
Vers le haut on me pousse.

Pour toi je fais le plongeon,
Vers l’inconnu. Pas du tout !
L’amour comme un bourgeon
S’épanouit. Tu m’aimes. Itou.

Ce n’est pas vers l’inconnu
Que mon âme m’a plongée.
C’est mon âme sœur à nue.
C’est là que je vais m’allonger.

Nait, vit et meurt

L’Amour est parfois fusionnel.
Ça débute par deux âmes qui s’enlacent
Et se nourrissent puis se lassent
A force de s’étouffer quand l’air s’en mêle.

L’amour est parfois charnel,
Il virevolte tel une pulsion sans réflexion
Qui pousse l’autre à l’exclusion.
Il ne faut plus compter sur l’amour fidèle.

Il y a des systèmes d’auto-défense
Qui n’ont pas de sens
Et ne laissent pas indemne
Celui qui les sème.
Il y a des prières
Dites les yeux fermés
Si forts mais on est désarmé
Avec cette cuillère face à la mer.

L’amour c’est parfois douloureux
Lorsque les âmes fondues enfin s’étirent
Chacun dans un sens puis tirent
Puis le temps les sépare pour être heureux.

L’amour c’est parfois la mort
Des rêves que l’on avait patiemment forgés
Et le calice jusqu’à la lie par gorgée
De cette potion brulante qu’en boit à remords.