Ma vie c’est décembre

Le dictionnaire nous demande qu’on s’aime.
On n’est qu’un troupeau de moutons bêlant
Mais ma couleur c’est le noir, j’en suis désolé.
Je ne ressemble à rien d’autre qu’à moi-même,
Elément étrange dépareillé qui se rêve volant.
Je veux partir seul avec mon âme carambolée.

Un carrosse n’a pas besoin de cinquième roue,
Alors je me trimballe à la traine, sans tintamarre,
Pourvu qu’on me laisse tranquille dans mon coin.
A chaque crise, je voudrais rejoindre mon trou
Et qu’on m’oublie ou que ce soit un cauchemar.
J’ai besoin d’air, de voir le large, de partir loin.

Ma vie c’est décembre,
La nuit est longue
Et le froid engourdi mes membres.
Je ne veux plus les sentir
Nous la diphtongue
Incongrue, l’amour qui se déchire.

Le jour où arrivera le tout dernier réveillon
Je serai aux premières loges pour contempler
L’apocalypse qui emportera mes prochains.
Laissez-moi savourer le spectacle vermillon,
Applaudissant la vision du troupeau dépeuplé,
Les larmes me noieront alors dans mon chagrin.

Déchaînez-moi

Ma réponse à cette tribune emplie de morve et de haine que quelques “militaires” ont publié. Je n’ai que de l’amour à donner. Désolé… Alors je le fais avec ce que j’aime : la poésie des mots et la mélodie du cœur.

J’entends malgré moi les mots
Qui me sont envoyés coup sur coup
Parce que je suis gros ou homo,
Parce que c’est à moindre coût
Qu’on peut pourrir le différent
D’un bon jeu de mots navrant.

Je ressens l’indicible frontière
Qui a été tracée entre les êtres
Possédant et les autres poussières
Qu’il ne faut surtout pas admettre
Dans cette société trop bien huilée
Pour laisser la différence s’y faufiler.

Déchainez-moi !
Laissez-moi vous sourire
Pour vous montrer sans émoi
Qu’en vous délire
Le parfum rance
D’une nation qui se délite
Au son de vieillards en trance.
Pensée réduite…

La vieille rengaine, Maréchal,
Revient hanter les âmes perdues !
La vérité ici vous est bien égale
Pour trouver celui qui sera pendu.
La vérité des uns fait le malheur
Des autres pour une idée, un leurre.