Jean Foutiste

Les mots tournent en rond dans ma tête,
Des poissons rouge sang dans un bocal,
Je les emprisonne histoire que je me mette
Minable et qu’ainsi mon inspiration cale.

Les idées fusent en position stationnaire,
Satellite qu’aucune antenne ne va capter
Car j’ai tout éteint là-haut, nani nanère !
Suis fatigué d’être ici encore inadapté.

Je n’arrive pas à tuer cet enfant fainéant
Que mon père envoyait dans le tourbillon
De ses cauchemars jusqu’au mon néant.
Il est coriace malgré ses airs souillons.

Je me complais dans la complainte
De ma vie de guingois.
Je me complais mais j’porte pas plainte.
Je n’sais pas pourquoi.
Je me complais à attendre que ça passe
Tout seul, lentement.
Je me complais à souffrir, j’suis lasse
De vivre, vraiment.

Je suis en panne des sens deux fois sur trois.
Plus rien n’a de sens quand enfin j’avance
Car dans mon cœur quand t’es pas là, j’ai froid.
Je veux me planter là dans la démence.

Un pas en avant suivi de deux pas en arrière,
C’est pas une valse même si j’ai le mal d’amer.
J’en ai oublié toutes les paroles de la prière
Que je psalmodiais pour le secours d’une Mère.

La mélancolie sur ma peau

Le mouvement en balancier
De cette horloge,
Je me prends à l’aimer.
Monstre des forges
Mal éclairées ou la braise,
Dans une danse millénaire
Joue le rôle de la lumière,
La mélancolie de nos braises.

Le mouvement acharné
De nos vies,
Je me prends à l’aimer,
Cimetière aguerri,
De nos corps mutilés
Dans cette danse éternelle
Que l’on joue les yeux fermés,
Le cœur ouvert à l’Eternel.

Je danse
La mélancolie sur ma peau.
Je pense
La mélancolie en drapeau.
Je ne peux danser,
Penser,
Sans cet étrange
Légende des années passées
Ou je plonge
Toujours mon passé,
Mon présent, mon futur
Qui perdure.

Le mouvement sans fin
De notre Terre,
Je le prends avec dédain,
Dans ma misère
Ou le gouffre maudit
De ces années qui ont filé
Perdus à jamais
Que mon histoire a suivi.