Cette balade dans une ruelle famélique
M’enivrait d’épices couleur orange soufré
Qui promettent des saveurs si magiques
Que mes pas semblent devenus légers.
Je plongeais mes peurs dans des sourires
Edentés et entiers qui réchauffent le cœur
Aussi surement qu’un cadeau à ouvrir
Ecarquille les yeux d’enfants d’ailleurs.
J’abandonne préjugés et condescendance
Sur le bord de cette route où cet homme
Coupe l’herbe à la faux, tâche immense
Tel vider la mer d’une cuillère. Fantômes
De mes idées arrêtées, ombre de la réalité,
J’honnis les pensées blanches menteuses
Pour admirer ce jeune garçon concentré
A nettoyer son vélo dans cette eau boueuse.
J’oublie l’heure, l’anxiété et même le stress
Dans ces vallées vertes à terre vermeille
Où dansent pour nous avec grande prouesse
Les enfants Massaïs. Ses anges m’émerveillent.
Je me laisse emporter sur cette barque
Dirigée lentement. « Hakuna matata », ce chant
Swahili berce mes oreilles et je débarque
Sur l’eau turquoise et sereine de ce chaud océan
Pour admirer cette faune colorée aquatique
A portée de mains, poissons en goguettes.
Je flotte au milieu de ce monde idyllique
Où la gentillesse égale l’humeur souvent discrète
De ce peuple pacifique joyeux et conteur
Qui aime sa nature sans ressource ni minerai rare.
Impossible de quitter ce pays aux senteurs
Fécondes et aux couleurs si généreuses car
C’est ici que la bonté a trouvé parfait asile,
En Tanzanie, Mère-patrie d’un peuple juste
Où j’ai enfin retrouvé une vie paisible et facile
En harmonie avec eux, sous un bel arbuste.