Mais l’ange…

Aussi solide qu’un château de cartes,
De la normalité toujours je m’écarte
Malgré les blessures irrémédiables
Que je m’inflige tel un beau diable.

Arrive l’horloge, imposante et cynique,
Qui chamboule les règles biologiques
De la décence : je veux être un père !
Je vais de nouveau tuer les repères.

J’instrumentalise les droits légaux
Pour voir mon enfant jouer au Lego.
J’angoisse, je pleure et je prodigue
Tout pour enfin faire sauter la digue.

De nous deux
Plus rien ne reste des louanges
Qui, d’antan,
Faisaient du nous un tout pétillant
Mais l’ange
Nous sourit de ses yeux bleus
Embrassant
L’univers avec une gourmandise
Débordante.
S’ouvre avec elle la vie trépidante
Qui aiguise
Mes joies, mes peines, mon sang.

J’admire sans jamais m’en lasser
Ses boucles d’or et ses bras m’enlacer.
Je lui accorde tout ce qui m’a été enlevé
Avec l’honneur d’avoir à bien l’élever.

J’ai honneur d’être celui qui lui donne
Tout ce qui faut pour qu’en elle sonne
L’amour que j’ai si souvent de mes vœux
Appelés en suppliant ces vides cieux.