Toujours là

Les nuits sont emplies de vous,
Comme mes jours sont nostalgiques.
Vos visages ne vieillissent pas.
Je vous contemple avec tristesse

Car je sais que vous serez flous
A mon réveil, souvenirs mécaniques
D’un songe qui m’a uni encore une fois
A vous qui, en moi, vivez sans cesse.

Vous êtes là
Encore et toujours.
Vous êtes là
A m’entourer d’amour.
Dix, vingt, voire bientôt trente ans
Mais vous êtes vivants par Morphée.
Je vous côtoie même les yeux fermés
Comme si nous étions au présent.

J’aimerais continuer à vous voir souvent !
Ces instants avec vous sont une bouée
Pour survivre sans vous pour me pousser.
Vous me manquez chers grands-parents.

Loup-garou

Chaque centimètre carré découvert
Prête envie à découvrir le suivant
Puis laisser une marque sur la chair
Ainsi frissonnante du plaisir gourmand.

Laisse-moi glisser mes doigts plus loin
Pour aller caresser les pointes rosées
Qui se dessine sur ton haut de lin
Pour que ma langue ici vienne danser.

Abandonne le reste à mon instigation
Pour que la chair de poule te traverse
De part en part jusqu’à la convulsion
Sous mes expertes et exquises caresses.

Je vais te dévorer tout cru
Car mon instinct l’exige !
Mes yeux ont déjà parcouru
Ton corps ! J’en ai le vertige !
De succion en morsure, j’abuse
Tandis que ton pilon en bouche,
Je ne vois que ta rondelle, ma muse !
Il est temps que ton corps je douche !

Ton corps appesanti est plus froid
Qu’il y a cinq minutes peut-être.
Déjà mon désir reflue tel le ressac.
J’ai beau t’avoir couronné roi,
Ton règne prend fin. Revint le mal-être
Qui accompagne mon cœur mis à sac.

J’ai bu tout mon saoul
Et rassasié mon démon
Mais mon cœur coule
Et s’enfouit dans le limon.

L’horreur du temps

Crier,
Dans la nuit si jolie, affolante,
Pleurer
Dans les ténèbres où chante
Les déesses et les anges,
Dans un bal illuminé de mille étoiles,
Comme un roman, une toile
Où la lumière se venge.

Crier,
Dans l’obscurité inquiétante,
Pleurer,
De peur de mourir. Une vie étouffante
Dans une âme si sainte.
L’amour y est si simple et beau,
Si meurtrie par cette peau
Où la vie n’est que feinte.

J’ai l’impression d’avoir
L’horreur du temps
Dans mes veines devenues noires,
Noires comme Satan.
J’ai plus envie de grandir.
J’ai plus envie de mourir.
J’ai si peur de l’instant présent,
De ce temps qui me semble pesant.

Crier,
De peur de ne plus avoir de voix,
Pleurer,
De peur de n’être enfin entendu
Qu’une petite et simple voix
Dans un univers d’une vaste étendue.
J’ai si peur d’être peu,
La vie est si courte, seul
L’amour peut
Nous sauver du linceul.

J’ai l’impression d’avoir
L’horreur du temps
Dans mes veines devenues noires,
Noires comme Satan.
J’ai plus envie de grandir.
J’ai plus envie de mourir.
J’ai si peur de l’instant présent,
De ce temps qui me semble pesant.

Chair Narcisse

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Pique et trique mon infame
Besoin d’images pyromanes
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Je laisse les images défiler
Sur ses beaux torses éffilés
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Le temps passe inlassable
Sur des corps monnayables
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Laisse-moi encore fantasmer
Sur ces Narcisse proclamés
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Je perds la notion du réel
Sur des poses gorgées de miel
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Je veux posséder Narcisse
Pour lui entrouvrir les cuisses
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Il est temps de te fermer
Avant que je sois interné
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Les aux-revoirs

D’un grand signe de main,
Tout s’efface, il n’y a plus rien,
Plus rien, plus de lendemain,
Même pas une chanson, un refrain.

D’un grand signe de main
Tout s’en va, tout s’écroule.
Tout est mort, inhumain.
Tout s’en va, mais la terre roule.

Elle roule inexorablement,
Avec le temps, les hommes,
Les cœurs et les écroulements
Les hommes et les fantômes.

Tout n’est que décor,
Rien n’est fait durablement.
Le temps tue tout, sauf la mort.
Le temps tourne inexorablement.

Dans ma dernière prière
Je demanderai un cœur de pierre.

Vide sans toi

Un vase chinois sur la table.
Un portrait du passé déjà oublié.
Une statue sur la commode implacable.
Des porcelaines, à côté, aux figures mouillées.
Des cendres dans le cendrier qui a trop servi.
Et enfin un appartement vide sans toi.
Ce qu’il reste de nos amours ravis,
Des jours où j’étais près de toi.
Ces larmes me mettent à bout,
Tant de forces m’ont perdu.
Ton souvenir me rend fou,
Fou de toi. Je suis perdu.
Tu ne reviendras pas.
Je te cherche,
T’es plus là,
Je pêche
De n’avoir plus de foi,
L’appartement est trop vide sans toi.

Tête en l’air

Contre l’amour à l’envers,
J’ai qu’une solution judicieuse :
Ce sont tous mes revers.
Même si c’est une tendance fâcheuse,
Je la préfère à ces charlatans
Se nourrissant de toi, de ton argent.

Tu peux me traiter de tête en l’air,
Si je vais tomber de haut,
J’espère être rattrapé par ta chair.
Rattrape-moi avant que je sois KO.

Si je rencontre un gentil génie,
Je lui demanderais un passé.
Je t’embêterai toute ma vie,
Je deviendrai un fantôme aimé,
Je t’aimerai quand même à vie.
Tes rêves seront mes amis.

Tu peux me traiter de tête en l’air,
Si je vais tomber de haut,
J’espère être rattrapé par ta chair.
Rattrape-moi avant que je sois KO.

Finis les amours de passage,
Même s’il faut que je sois sage.
L’amour c’est comme du blé
Qu’on sème et qu’on va récolter.
De ton parfum je ne garde rien
Que l’ivresse de tes reins.

Tomber 7 fois

A chaque fois, j’y laisse un bout d’âme.
Ça me déchire les entrailles avec les dents.
A chaque fois, je vois d’agiter une lame
Qui emporte une part sans précédent.

Aimer donne le sentiment fou de renaître
Tel le Phoenix, comme dans un jour éternel.
Mais quand la nuit revient prendre mon être,
Je voudrais me cacher de ce destin criminel

Qui veut encore une fois me dépecer là.
Je ne veux plus tomber une septième fois
Car je vais y laisser plus que moi cette fois.

Je voudrais ne plus tomber, être le plat
De résistance de cette nature immuable
Qui nous détruit pour se mettre à table.

La veuve folle

Habillée en noir,
Se souvenant du dernier soir
Avec son mari
Et sa meilleure amie.
Fidèle toute sa vie
A celui qu’elle a hait
Autant qu’elle-même
Et sans un «je t’aime »,
Elle le regarde sans son âme
Et ne verse aucune larme.

C’est la veuve folle
Dont tout s’envole
Même son âme
Et la jeune femme
Qu’elle ne sera plus
A cause de ce mordu.

Le cortège est si triste
Et si longue est la piste !
Elle est devant
Et en attendant
D’arriver au cimetière,
Elle se rappelle Pierre
Le défunt. Vieux fou,
Tu étais son époux,
Elle s’est vengée de toi,
Elle en a le droit.

C’est la veuve folle
Dont tout s’envole
Même son âme
Et la jeune femme
Qu’elle ne sera plus

A cause de ce mordu.

Qu’arrive-t-il à cette femme
Qui a épousé cet infâme ?
Que cache ce voile noir ?
Une triste femme
Qui se perd dans un couloir
Qui est celui de son âme.
Tout le monde sait qu’elle
S’en fiche de son mari
Et que si elle semble belle
De l’extérieur, elle est finie.

Mon cœur comme le tien

Mon cœur comme le tien
Bat et se débat
Sur ce fil qui nous maintient
Dans ce combat
Qui ne connait pas de raison.
Baisse tes yeux,
Le sol comme seul horizon.
Je te dis Adieu.

Mon cœur comme le tien
Bat la chamade
Dans ce huis-clos contraint
Car il ne s’évade
Pas de nos corps paralysé.
Baisse tes yeux
Sur ton mensonge mal aisé.
Je te dis Adieu.

Mon cœur comme le tien
Veut exploser
Car plus rien ne le retient
Après avoir osé
Ces paroles très déplacées.
Baisse les yeux
Sur notre amour dépassé.
Je te dis Adieu