Au placard les espoirs

Dévore ma peau, j’te dis !

Goûte ma chair de poule

D’aimer n’est pas maladie,

N’écoute pas cette foule

Ce sont des singes savants

Qui ne savent rien de toi,

De tes fantasmes émouvants

Ou de la Nature et ses lois.

Bois mes paroles, apôtre

En devenir de mes nuits

Qui deviendrons nôtres.

Jamais l’Amour ne nuit.

Tu n’as aucune raison de laisser

Au placard tes espoirs.

Tu as toutes les raisons d’enlacer

Avant de nouveau choir.

Les mots vont sortir en fontaine

Quand tu vas comprendre

Que tu te moques de leur haine

Car ta vie n’est pas à vendre.

Explore ton cœur naissant.

Il va te dire de conquérir

Des terres sans médisants,

Je suis prêt à tout t’offrir.

Arrête de mimer tes vieux

Dans de tristes incantations

Bien loin de ce que tu veux,

Loin de tes vraies passions.

L’indésiré

Je n’ai pas manqué de sang d’encre
Quand j’aurais voulu des sentiments.
Mes yeux n’étaient pas de la bonne couleur
Mais je ne méritais pas les bleus.
J’essuyais les plâtres à la pelle
En espérant une planque pour faire la belle.

A trois-zéro, la balle au centre,
Je continuais à voir mes tourments
Alors que mes nuits étaient sans terreurs
Et le jour un enfer au ciel bleu.
Vous ne viviez que pour elle
Et moi j’espérais faire sauter ma cervelle.

J’ai jeté une bouteille à la mère,
Et elle l’a noyée dans l’indifférence
Comme si de rien n’était, surtout mon âme.
J’ai cherché à me débarrasser
De cette couronne d’épine
A en égarer les morceaux de mon futur.

Tout avait un sale goût d’amer
Lorsqu’il aboyait la quintessence
De ces édits pour me voir partir en flamme.
Dans un jardin d’opiacées,
J’ai enterré la cocaïne
Dont j’aurais besoin pour la morsure.

Je n’ai pas de mots assez forts
Pour définir l’indifférence voulues,
La comédie hypocrite de nos retrouvailles.
Je n’ai plus les jambes
Pour endurer tout ça.
J’ai besoin d’une bouée pour respirer.

Je ne compte plus les morts
Dans ma tête pour voir mon Salut.
J’ai tellement peur qu’elles ouvrent la faille
De gagner enfin l’ambe,
La liberté du forçat
Aura un prix auquel je ne suis paré.

Pas à la bonne place

J’ai beau créé des souvenirs avec toi
Lors de mes nuits, Le temps les effacent
Comme l’eau quand des doigts on trace
Sur le sable, comme tes mots patois.

C’était pas le paradis, ni le purgatoire
Mais certainement loin de mon enfer,
Cette maison où m’étreignais les fers
Quand je ne passais pas dans le hachoir.

Tu semais en moi les mots nécessaires
Pour créer mon propre jardin d’Eden.
Tu as tracé le sillon que dans les veines
Ne me blessent pas trop les faussaires.

Personne ne la voulait
Alors tu as pris la bonne place
Laissé par ces boulets
Dont je goutais les godasses.
Personne pour m’aimer
Sauf à me traiter de fainéasse.
Tu as su en moi essaimé
Les mots pour regarder en face.
Je ne laisserai personne
Dire que tu n’es pas à ta place
Car grâce à toi je donne
Le meilleur pour garder trace.

Que tu sois au purgatoire ou paradis,
J’aurais tant voulu un destin à la Thésée
Pour que tes mots viennent m’apaiser
Mais si aujourd’hui je pense avoir grandi.

Ton trône est toujours sur son piédestal,
Un tapis rouge pour tracer le chemin
Et je suis prêt pour te tendre la main
Et avec toi pouvoir contempler les étoiles.

Ça n’a aucun sens

Goûter à ta peau salée
M’a fait saisir la saveur
Qui manquait au palais.
Je te mangerais à toute heure

Sentir ton parfum boisé
A réveillé mes narines
Pour des nuits si osées
Qu’elles sont plus que coquines.

Entendre ta voix posée
A créé bien des transes
Avec tes mots déphasés
Lorsqu’aujourd’hui j’y pense.

Ça n’a aucun sens
D’avoir tout perdu
Parce que ton existence
N’était en fait pas un dû
Aveugle, muet, sourd
Je n’ai plus de repères,
Juste un compte à rebours
Pour me laisser défaire.

Voir ton sourire solaire
A ébloui les journées
Envahies de froid polaire.
Devant lui, j’étais prosterné.

Toucher ta peau soyeuse
A ébranlé mes nuits enfiévrées
Où mes mains cailleuses
Faisaient tout pour le manœuvrer.

Ça n’a aucun sens
D’avoir tout perdu
Parce que ton existence
N’était en fait pas un dû
Aveugle, muet, sourd
Je n’ai plus de repères,
Juste un compte à rebours
Pour me laisser défaire.

L’infernale attente

Je n’irai pas brûler des cierges
Pour la venue du Messie.
Je prierai les Dieux et les Vierges
Pour fuir sa suprématie.

Les palpitations m’enserrent
A rythme soutenu
Et mon cerveau à rien ne sert
Pour apaiser sa venue

Une aurore réchauffe mon âme
De son astre à venir
Même si la raison à raison s’exclame
« Ton passé n’est pas l’avenir »

Dés la sortie du tunnel, j’ai peur
Que ce voyage sans fin
Me ramène vers ma déliquescente stupeur
De souffrir de ma faim
Qu’un jour nous puissions parler
Sans voir ma souffrance déferler.

Les membres fantômes

Pourrait-on boire ensemble un dernier bouillon ?
Je ne les aimais pas, mais je la finirais, c’est promis.
Pourrait-on nettoyer encore l’étable à cochons ?
Ça me dégoutait, mais je n’y irais pas à l’économie.

Pourrait-on broyer encore un sceau de betteraves ?
Je détestais les décrasser mais je le garderais pour moi.
Pourrait-on regarder ces foutus feuilletons pouraves ?
Ils m’ennuyaient mais je ne serais pas encore rabat-joie

Je paierai le prix du sang pour un moment à vos côtés.
Je me soumettrai à qui de droit pour entendre vos voix.
Malgré tous les merveilleux rêves que vous avez habités.

Pourrait-on encore un instant se dire les pires banalités ?
Je n’en peux plus d’être un petit-fils toujours aux abois.
Vous me manquez à en déchirer mon cœur à perpétuité.

Perdu pour perdu

A force de tourner autour du pot,
Tu m’as fait perdre l’équilibre.
A force de tenir les mêmes propos,
J’en ai oublié de goût du chibre.

J’ai tout laissé tomber pour ta peau,
Même si ton discours était droit.
Tu portais ton passé en porte-drapeau
Et j’admirais ton membre, mon roi.

Comme si nous allions enfin annuler
Les maux qui nous handicapent,
Comme si deux âmes aux pires acculées
Pouvaient trouver un nouveau cap.

Dans le corps à corps,
Je me reposais sur toi pour être heureux.
Et encore et encore
Je pensais que c’était un rêve d’être deux.
Perdu pour perdu,
Nous étions juste deux âmes inconsolables.
Perdu pour perdu,
Chaque jour avec toi devenait détestable.

A force de croire que nous étions un,
Nous avions oublié nos passés,
J’en ai oublié de vivre seul mon destin,
De guérir sans traitement herbacé.

Comme si l’un pouvait sauver l’autre,
Nous avons cru nous nourrir.
Comme si ta vie plus ma vie égale notre
Chance de voir nos cris mourir.

Atlas

Porter le poids de rancœurs invisibles
M’empêche de grandir sans comprendre.
Où sont les armures qu’il faut fendre ?
Où sont mines dont je vais être la cible ?
Est-ce à moi de trouver ce maudit totem
Planté dans la jungle des liens familiaux ?
Est-ce à moi, dont vos cris tordent boyaux,
Dans cette famille, personne ne s’aime ?

Porter le poids d’un couple à la dérive
M’empêche d’enfin connaitre la liberté.
Où sont les mots pour continuer à flirter ?
Où sont les formules d’amour si lascive ?
Est-ce à moi de réparer le pont entre nous
Sans savoir cela en vaut vraiment la peine ?
Est-ce à moi de toujours éprouver de la gêne
Car j’en ai marre de toujours plier le genou ?

Porter le poids des années passées trop vite
M’empêche d’être moi au bout du compte.
Où sont les jours où je tairais les mécomptes ?
Où sont les sages paroles aux joies induites ?
Est-ce à moi de larguer enfin les amarres
Pour suivre mon cœur vers là où je dois être ?
Est-ce à moi d’envoyer d’ouvrir la fenêtre
Qui me conduira loin de mes cauchemars ?

Meurs, amor !

Les derniers soubresauts m’écœurent.
Les dernières phrases tellement mielleuses,
Que j’en vomis des mots de douleurs,
Ont assassiné mes pensées amoureuses.

Je veux arracher ta queue et tes oreilles,
A coup de dents s’il le faut, pourvu que saigne
Ton visage angélique sans nul autre pareil,
Celui de bébé devenu pire qu’une teigne.

Meurs, amor!
Tes jolis yeux, tes belles phrases
Et tes hanches chaloupées,
Je veux les condamner à mort!
Meurs, amor!
Du passé je veux faire table rase,
Même si la sortie est loupée,
Car ce n’est pas mon grand fort!
Meurs, amor!
J’ai trop vu ton visage sourire,
J’ai trop pensé à te le détruire.
Meurs, amor!

Des bouts de toi s’accrochent à moi.
Aucune douche ne pourra les détacher,
Sorte d’ADN qui me meurtrit parfois
Et que je n’arriverai jamais à arracher.

Likeholic

Qui a cliqué ?
En un fragment de seconde,
Le cœur palpite
Et les notifications se comptent.
Qui a liké ?
Pourvu que les amis fondent
Et qu’ensuite
Le nombre de likes montent.

Qui a cliqué ?
Il faut nourrir ce caniveau
Et que ruisselle
Les commentaires pimentés.
Qui a liké ?
Même si rien n’est nouveau,
Les reels à la pelle
Inondent ce monde enfienté.

Qui a cliqué ?
Il faut compter pour être aimé
De ces avatars
Qui ne savent rien dans le réel.
Qui a liké ?
L’ego, de ces chiffres, est affamé
Car le cafard
Est prêt à le jeter sous ses ailes.