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C’est impressionnant lorsque l’on pense que, pendant plus de 30 ans, je n’ai jamais rien osé publier… Peur d’être ridicule. Peur d’être insipide. Transparent. De n’avoir rien à offrir. Rien à partager.
J’ai commencé à écrire il y a en effet plus de 30 ans ! Bientôt 40 (dans 3 ans si ma mémoire est bonne) ! C’était un besoin irrationnel à mettre sur papier mes émotions, mes chagrins, mes peines, mes souffrances. Et avec style. Alors j’ai choisi la poésie. Ses structures me plaisaient. Je me voyais bien lover mes chagrins dans ses bras accueillants. La poésie est une mère affectueuse qui vous écoute et vous guide pour apaiser les sentiments qui vous rongent et vous empêchent de respirer.
Écrire c’était vivre. Écrire, c’était ne pas se résigner à l’enfer. C’était voyager sans dépense. Cracher son venin sans offense. C’était offrir à mon cerveau étrangler un répit pour souffler. C’était calmer ces douleurs invisibles avec des comptines que j’inventais moi-même. C’était regarder en face l’horreur du monde. L’horreur de MON monde.
L’écriture a été ce médecin invisible qui pansait mes blessures. Je peignais avec mon stylo les images qui traversaient mon esprit dérangé. Bien souvent, elles étaient laides. Comme moi. Elles me réconfortaient, car je n’étais pas seul dans ma tête.
J’avais des compagnons d’infortune. Un cardinal bleu, Ofy, Appoline et tant d’autres héros ordinaires de mes songes ont pris vie dans ces cahiers que je noircissais avec acharnement. Car je voulais vivre. Je voulais les faire vivre à travers moi.
J’y ai mis tout mon cœur. Tous mes pleurs. Toutes mes peurs, mes chagrins et mes angoisses. Je leur ai ajouté des nuances et des senteurs pour accommoder le noir de couleurs chatoyantes.
J’ai même essayé à de nombreuses reprises de faire un long chemin avec mes amis d’infortunes, mes Pinocchios à moi. Je n’y suis pas arrivé. J’ai laissé cela de côté.
Jusqu’à ce que, un soir de folie, je décide de me lancer dans l’écriture d’un roman. « Des papillons dans le ventre ». Trois ans d’abnégation et de soirées à coucher sur le papier ce roman lunaire et le voilà désormais entrain de vivre sa propre vie.
Et maintenant ce sont tous mes autres enfants, ces poèmes oubliés, qui vivent grâce à ce blog. Ils se déclament devant vos yeux. Ils vivent. Ils grandissent. Grâce à vous.
Merci d’accueillir avec bienveillance mes petits. Merci de m’avoir délivré de toutes ses œuvres qui, jusque-là, n’appartenaient qu’à moi.
Sincèrement
Yann Vénète, votre passeur d’histoire.